19/06/2011

Fête de la Ville

Les Souffleurs commandos poétiques étaient sur la place du marché pour la fête de la Ville le dimanche 19 juin. Avec la complicité de l'association Korhom, qui mène des actions d’éducation aux Droits de l’Homme en Île-de-France, les Souffleurs ont installé une petite roulotte contre le mur de briques rouges :
Au coeur de la fête et parmi les autres associations, ils venaient parler et faire parler du TAMBOUR URBAIN d'AUBERVILLIERS, un bulletin des annonces poétiques de la ville qui verra le jour à l'automne 2011. Tambour en main, l'artiste peintre et musicien JEFF nous a fait faire le tour de la fête pour inviter chacun à venir exprimer à l'abri dans notre roulotte ses rêves, ses souhaits, désirs, coups de gueule, déclarations d'amour, annonces diverses...
tout au long de la journée, les Souffleurs ont ainsi parlé, noté, collecté un trésor des rencontres, en vue du lancement du TAMBOUR URBAIN d'AUBERVILLIERS. 
 
D'ailleurs, le Comité de rédaction de ce journal crié est en cours de constitution! Pour rejoindre l'aventure, appelez-nous :
01 40 11 35 79 et 06 48 09 14 05.

16/06/2011

Vivement dimanche! - à Aubervilliers

Ce dimanche, les Souffleurs commandos poétiques 
vous donnent rendez-vous sur la place du marché du centre-ville. 
Dans le cadre de la fête de la Ville, ils présentent le
TAMBOUR URBAIN d'AUBERVILLIERS 
une proposition artistique et passionnée à venir en octobre 2011...
Curieux et avertis, vous êtes les bienvenus devant (et dans) notre roulotte.
Vivement dimanche !

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Avec le soutien de :
Le Praxinoscope - http://www.praxinoscope.org/
Les Frères Poussière - http://www.freres-poussiere.com/fp/
Service municipal de la Vie associative et des relations internationales http://www.aubervilliers.fr/article653.html

14/06/2011

Du côté de chez Tony

Regard sur une levée de rideau - par Danielle Bellini


acte I : Levée de rideau


Que nos coeurs chaque jour
s'ouvrent à la fraîcheur et à l'éclat des coquelicots
à ces fragiles taches rouges

Connaissez vous ce jeu… la sardine, oui, le jeu de la sardine ? Il s’agit d’un jeu de cache cache inversé. Plutôt qu’un joueur se cache et que les autres joueurs partent à sa recherche, et bien la sardine se joue dans le noir le plus complet possible. Un joueur commence à se cacher seul puis les autres le rejoignent au fur et à mesure et il s’entassent ainsi comme des sardines jusqu’à ce que le dernier les découvre tous. La sardine ! oui  je l’avais sur le bout de la langue, je ne m’en souvenais plus… je la cherchais depuis ce jeudi matin où nous étions tous réunis, serrés en semble dans le noir d’une épicerie, à attendre que Tony lève le rideau, lève enfin ce satané rideau. Dans le noir, cette épicerie devint un lieu improbable pleine d’ odeurs. Je la connais cette odeur, odeur salée de fromage de chèvre et de jambon de montagne. Cette odeur des épiceries du Piémont de mon enfance, ou celles du placard de Miguel en Andalousie ! La même odeur qui promet du rire, du soleil et des siestes pesantes.

Juste avant que la lumière ne s’éteigne Brigitte nous a brieffés une dernière fois. Dernières consignes déjà répétées, ne pas faire de bruit, attendre, étincelle, applaudir et pfitt disparaître, vite disparaitre…
 L’excitation monte, le buffet disparait avant nous, le noir nous submerge.

Fou rire, rapprochement des corps, chuchotements…
- et toi tu as éteint ton portable ?
- ah oui il faut éteindre les portables !
- mais non pas toi David !
- mais non pas moi, j’attends le coup de fil de mon oncle c’est lui qui nous prévient  dès que papa arrive…
- il est pas cardiaque ton père au moins ?
- si …
- quoi ?
- non !
- chut !  Que se passe-t-il ?
- rien
un enfant pleure…
- chut !!!
- mettez lui un p’tit coup de porto sur sa tétine !  
Fou rire encore.
- Venez Madame rapprochez vous, ne restez pas dans le fond de la boutique, n’ayez pas peur, je vous conduis à un autre fauteuil, au premier rang !
- chut !
- chut !
- le voilà !

On entend la clé pénétrer dans la serrure du rideau de fer. Le voilà. Nous avons le trac et spontanément nous nous resserrons encore les uns contre les autres. Nous sommes prêts ! Nous vivons cet instant d’éternité, cet instant magique, vous savez quand on est dans une salle de spectacle, le noir vient de tomber et on attend patiemment que le rideau se lève sur l’artiste attendu : Tony ! ou alors…
ou alors les artistes c’est nous, mais oui c’est nous !  Ne nous sommes-nous pas concertés, n’ avons-nous pas  décidé la mise en scène ? Répété nos déplacements ? Maintenant nous avons le trac !
Notre Very Important Public vient de soulever le rideau, tonnerre d’applaudissements ! Il sursaute, nous disparaissons.

Eblouissement, course, klaxon de camion, les rires encore. Et Jando qui arrive, furax, un camion s’est posté devant lui alors qu’il filmait en coulisse l’arrivée de Tony !

acte II : cadeau

à ces larmes de vie
que personne ne provoque
et qui viennent pourtant
imprévisibles

Nous nous sommes retrouvés les mêmes ce matin, pour  le 2è acte. Gamins inlassables prêts à toutes les aventures ! Tony ne cache ni sa surprise ni son émotion quand il nous voit arriver vers lui, chantant à tue tête les chansons qu’il aime… le rêve continue… pour lui, pour nous….
 les fleurs, la danse avec Brigitte et les Souffleurs qui l’emmènent seul dans un endroit paisible. Il ne connait pas les règles du jeu si ce n’est celle de se laisser désormais guider…

Cet homme, assigné à demeurer dans l’espace invisible d’un travail qui ne laisse pas le temps de faire autre chose, Tony, assis sur un banc sous un tilleul, prend ce temps. Il écoute et comprend combien ces vers d’ Antonio Ramos Rosa, de Christian Bobin, de Marmoud Darwish, de Fernando Pessoa lui étaient destinés. Il est présent à ce rendez vous venu du ciel, un parapluie le protège.

Je m’éclipse, par pudeur, par respect… Je laisse les Souffleurs dans l’intime bulle qu’ils ont subtilement créée, les larmes me montent aux yeux.  Tony, lui, demeure suspendu à chaque parole murmurée à son oreille.
Lui parviennent celles d’un fado chanté par Antonio Zambujo:

Para que quero eu olhos,

senhora santa Luzia,
se eu nao vejo meu amor,

Je les laisse dans cet état de grâce…

De retour dans le marché plus que jamais bruyant, je rejoins la famille, les amis de Tony. Du monde dans le stand, autour. Les regards s’échangent, les yeux brillent, ils attendent le retour de l’élu. Les amis me saluent et cerise sur le gâteau, je reçois un cadeau : une boite de sardine !

Alors cette sardine, hum, que je déguste à présent sur une tranche de pain grillée et un petit verre de vinho verde me fait autant voyager qu’une petite madeleine trempée jadis dans une tasse de thé.  
au beau milieu des champs
au beau milieu des jours
de nos jours
Christian Bobin

12/06/2011

levée de rideau #1 - cadeau

Un hommage a été rendu ce jeudi matin à 9h dans le quartier Paul Bert à Aubervilliers, au moment où Tony Abreu a levé le rideau de fer de son épicerie. Ses clients, ses amis, sa famille l'attendaient, tapis dans la boutique! Après un applaudissement de quelques secondes, chacun s'en était allé sans mot dire...
Et depuis quatre jours, rien. "Ciel de traîne". Souvenirs.
Mais dimanche matin, les mêmes clients, amis, famille, lui ont à nouveau réservé une surprise. Rendez-vous était pris au marché des Quatre-chemins pour lui offrir un cadeau préparé de longue date:

À l'entrée du marché des Quatre-chemins, on révise son texte : les chansons préférées de Toni. Enrico Macias, les filles de mon pays, et puis Édith Piaf, Padam... Padam..., Non, je ne regrette rien.
Ensuite, on longe la halle le plus discrètement possible et on attend le bon moment pour entrer en fanfare. 
Il y a beaucoup plus de bruit qu'on ne l'avait imaginé! Heureusement, Danielle a un mégaphone dans sa voiture. Le temps de le récupérer et c'est parti, un cortège musical est en marche vers le stand de Tony :
Autour de nous, le marché ralentit. On suscite même des vocations!
Et puis discrètement, tendrement, les Souffleurs emmènent Tony un peu à l'écart pour lui faire un petit privilège au calme, à quelques encablures de la halle.
Tony reçoit le cadeau des Souffleurs. 
Et puis il s'en retourne. Regagne son stand.
Quelques minutes plus tard, on le rejoint et il nous offre un verre de vin portugais délicieux. Ou plutôt, des verres de vin portugais délicieux. Et on parle, on parle... on n'arrive plus à partir!

Plus d'images et d'émotions, 
c'est toujours grâce à Nicolas Bilder (images & montage réactif)
levée de rideau #1 par Les_Souffleurs


Et puis un clin d'oeil paru la veille dans le Parisien - qui a bien éveillé la curiosité de Tony... et fait monter l'adrénaline chez les Souffleurs!

09/06/2011

levée de rideau #1 - hommage

Jeudi 9 juin au matin a eu lieu la première Levée de rideau, hommage aux petits commerçants. Dans le quartier Paul Bert, les Souffleurs commandos poétiques ont voulu rendre hommage à Toni Abreu, grossiste Portugais de la rue Henri Barbusse. Avec son fils David et ses clients, ils lui ont préparé une surprise poétique inattendue...
Au matin, tout le monde se donne rendez-vous rue Barbusse,
et David nous introduit dans la boutique
- à l'intérieur, l'attente s'organise -
Après une rapide mise au point 
- l'hommage doit durer quelques secondes seulement -
à l'approche de Toni, on fait le noir :
  Et quand il lève son rideau de fer, chacun lui rend son hommage
 Les sourire des clients éclairent leurs visages.
Puis comme après un tour d'enfant, on file au bout de quelques secondes.
Cachés dans une petite cour attenante, on laisse Toni à son émotion...
 
Plus d'images, une vidéo de Nicolas Bilder (images et montage),
merci à Jando pour la prise vue extérieure